vendredi 28 septembre 2018

REGAIN

La météo de rêve qui sévit en ce momment me donne des envies de jardin. Les fidèles savent que mon rêve de "jardin d'eden "  n'est pas mort avec "la ferme", il est venu avec moi jusqu'ici, en plus petit bien sûr, mais tout aussi ambitieux, j'espère vous en donner des nouvelles bientôt. En attendant ma pomme emblématique, la "court-pendu", semble s'y plaire et la première "tatin", ne devrait pas tarder... 
Et, n'en déplaise aux incrédules, on dégustera aussi les kiwis de sibérie:
 Bonne semaine tout le monde, 
SANTE!

mercredi 19 septembre 2018

PHILO DE BETTERAVE

Suite à mon dernier billet, l'aimable lecteur m'a exhorté à ne plus me soucier du "regard des autres et à apprendre à faire passer mon confort avant tout. Las!  voilà un précepte bâti pour me séduire, mais qui néglige un peu la réalité des rapports humains : déambuler dans l'espace social c'est surtout mélanger son regard à celui des autres. Un peu comme comme sur une plage naturiste : ,Il faut d'abord se donner à voir pour pouvoir regarder . Et ce que je vois dans le regard des autres c'est le plus souvent une évaluation, évaluation du handicap et puis de ma personne et de ce que je pourrais bien "vouloir", car la personne valide, toute confite dans sa supériorité, se sent tenue d'adopter "la bonne attitude", vis à vis du handicapé. Imaginons une petite saynète : si je me promène en fauteuil et que je rencontre un "obstacle", mon premier réflexe sera de jeter un regard circulaire pour évaluer la situation et la meilleure façon de la résoudre. Si d'aventure mon regard croise celui de quelqu'un d'autre,  cette personne va, immanquablement se précipiter pour me proposer de l'aide, ou pour m'expliquer pourquoi elle ne peut pas m'en apporter. Et me voilà cuit, condamné à me confondre en grimaces zygomatiques pour convaincre, sans froisser, que mon regard n'était pas, un appel à l'aide.Ceci explique qu'il soit si agréable d'être accompagné pour sortir en fauteuil: certes pas pour avoir un pousseur, mais pour avoir quelqu'un qui fait que je ne regarde pas si quelqu'un me regarde.
 Je veux bien admettre que tout ça soit dans ma tête, mais je te rappelle, aimable lecteur, que Rousseau, qui avait, lui, un cerveau complet, fait de ce "regard de l'autre", " l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes" . Aller santé!

samedi 1 septembre 2018

PENSEE DE BETTERAVE

Au temps de jeunesse de ma vie d'avant, il y avait à Bayeux une institution appelée "manoir d'Aprigny", qui accueillait des enfants gravement handicapés. Parfois, aux beaux jours, le personnelfaisait prendre l'air aux malheureux , en les promenant sur d'étranges et hautes tables à roulettes, (le genre de chariot qui sert à transporter les plateaux-repas en collectivité), sur lesquels ils étaient sanglés dans des positions impossibles, qui leurs donnaient l'air de supliciés moyenâgeux, tordus de douleur. Nul doute que cet exercice procédait d'une intention généreuse de la part des jeunes gens sans qualification qui faisaient office d' "éducateurs", mais difficile d'ignorer l'effet "parade des monstres dans l'insistance fuyante des regards et de ne pas interpréter leurs râles, ou gémissements sporadiques, comme des protestations d'êtres ainsi exposés. Ce sont probablement eux qui m'inspirent cette répugnance que j'ai pour le " fauteuil électrique dont on me vante les bienfaits, j'aurais trop le sentiment de me mettre moi-même en spectacle, sur cette selette mobile.
santé!